Du vin dans le Nord ? une drôle d’idée, dans un pays d’élevage ?
La Thiérache se situe à moins de 80 kilomètres au nord de la Champagne. L’expérience viticole a déjà été réalisée à Bousies où, depuis la fin des années 90, les vignobles prospèrent. Les cépages Pinot noir, Chasselas blanc, Muscadet blanc ou rouge font désormais leur apparition et déjà la vigne produit ses premiers fruits.
L’association a l’ambition de faire mieux qu’une expérimentation. Il s’agirait d’implanter sur le bocage un vignoble autour des valeurs du développement durable, intégrant la qualité essentielle qu’est l’appropriation par les différents acteurs en charge de lui donner vie, notamment les pouvoirs publics, les entreprises, et les citoyens. Aux côtés de ces acteurs principaux, créer, voir, penser, décrypter et ancrer une nouvelle appellation d’origine contrôlée, 100% bio.
L’objectif serait de promouvoir la Grande Thiérache par la qualité spécifique de son terroir, là où la « pierre bleue » constitue le sous-sol de cette partie inférieure des Ardennes.
Et les spécialistes vinicoles vous le diraient, « plus la vigne souffre pour puiser les nutriments essentiels à son développement, meilleur sera le raisin ! »
Que comptez-vous apporter au territoire ?
À la fin du XX è siècle, notre région a perdu la majorité de ses industries et une partie de son tissu artisanal. Cependant, nous avons la chance aujourd’hui de faire partie d’un magnifique parc naturel régional où l’expérimentation environnementale peut ouvrir de nombreuses opportunités. Il s’agit de nous inscrire dans une démarche citoyenne à travers la défense de ce projet environnemental.
En effet, le vignoble que nous souhaitons implanter devra répondre aux exigences et aux contraintes du paysage, et s’insérer parmi les initiatives déjà développées depuis quelques années autour de l’univers des produits « Bio ».
Nous souhaitons encadrer cette implantation par l’utilisation exclusive de matériaux naturels.
Quels seraient les bénéfices directs pour les agriculteurs et les habitants ?
Ce projet permettrait la création d’activités non délocalisables, en reconsidérant simplement les richesses naturelles propres à la région, tout en profitant de tous les facteurs d’innovation qu’offre le développement durable.
Telle la forêt, la vigne a l’avantage d’offrir une ressource économique quasi éternelle.
Des formations seront nécessaires aux futurs vignerons et de nouveaux métiers pourraient en découler. En effet, si le métier de vigneron - et à fortiori en bio - est techniquement exigeant et demande des connaissances spécifiques, un accompagnement sera mis en place pour encadrer les agriculteurs qui choisiront de s’y investir.
C’est surtout l’occasion pour nos agriculteurs de disposer de nouvelles ressources financières, avec de nouveaux débouchés commerciaux à la clé.
Ce pourrait être une formidable opportunité, ne serait-ce que pour faire face à la chute du prix du lait par exemple, que de travailler à l’élaboration d’un vignoble 100% bio, d’autant que toutes les études réalisées autour de ce concept le démontrent, l’avenir est là précisément. Il s’agira de définir avec les agriculteurs les parcelles qui seront dédiées à la vigne et la nature des cépages à complanter pour cette nouvelle culture. Progressivement ces derniers gagneraient en autonomie, en devenant moins dépendants des quotas imposés par Bruxelles. À moyen terme, ils pourraient même voir leur revenus augmenter régulièrement.
Ce projet donnerait une image plus dynamique à notre région, par une exploitation élargie des qualités spécifiques de son terroir, déjà relativement bien identifié par ses ressources fromagères.
Quand je vois que Wignehies n’est même pas mentionné dans le Larousse ou le Petit Robert, je me dis que ce serait l’occasion d’y remédier !
Comment concerner tous les acteurs ?
Nous pourrions rapidement mettre en place une information périodique et didactique pour celles et ceux qui souhaitent s’informer de l’avancement du projet. Les rencontres que nous engagerons avec les élus sont incontournables, puisque nous sommes sur un territoire qui a déjà inscrit son devenir dans un ensemble d’objectifs à respecter. Communes, communauté de communes, département et région seront autant d’interlocuteurs à rencontrer, susceptibles de nous aider à garantir les chances de succès du projet.
Nous nous appuierons sur le réseau des meilleurs experts vitivinicoles aux fins d’élaborer un projet organisé, fiable et fédérateur. Agriculteurs, œnologues, géologues, architectes spécialisés et tous techniciens des métiers de la vigne seront autant d’acteurs à mobiliser pour y parvenir. Le but étant d’aller vers un développement qui réponde aux besoins des générations actuelles, sans compromettre ceux des générations futures, en s’appuyant sur les dimensions économique, sociale, écologique, et culturelle bien sûr !
Comment allez-vous financer ce projet ?
Nous avons envisagé d’associer les habitants, artisans, chefs d’entreprises, pour souscrire à ce projet qui leur est dédié. Il devra permettre à tous de trouver un intérêt particulier de s’y investir.
Nous souhaitons donc travailler avec les acteurs publics locaux, mais aussi régionaux.
Nous avons évidemment besoin de moyens, à la fois pour réaliser l’étude technique, géologique et économique qui conduira à l’élaboration du cahier des charges du vignoble et de l’implantation du chai, en passant par la formation des agriculteurs aux métiers de la vigne et l’identification d’industries directement liées.
Les agriculteurs sont évidemment les premiers concernés et nous réfléchirons avec eux sur le mode de financement qui garantira leurs investissements. Ces moyens financiers auront pour finalité la conception opérationnelle de toutes les activités nécessaires au domaine.
La commune de Wignehies serait le lieu initial de culture et de vinification, mais qui pourrait s’étendre, ainsi que de nombreuses autres activités, aux communes avoisinantes.
Les investisseurs privés seront également à l’ordre des priorités, lesquels permettraient de financer la construction de bâtiments, l’acquisition d’outils et d’équipements indispensables à la culture de la vigne, aux vinifications, à l’élevage, et jusqu’à la mise en bouteille et la commercialisation du vin produit.
Quels sont les produits dérivés de la vigne ?
Industries du bois, du papier, du verre, des transports, du conditionnement, du marquage, ce sont plus de vingt nouvelles enseignes qui pourraient répondre aux attentes de cette activité.
Il faudra également intégrer certaines activités existantes, comme les verreries de proximité, à l’instar de l’usine de Momignies, par exemple…
Car si la vigne est cultivée pour transformer le raisin en vin en bouteilles, elle peut également être à l’origine de nombreux autres dérivés agro alimentaires, tels le vinaigre bio, le terreau bio, le jus de raisin, de l’eau de vie, ...
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